L’installation vous donne une idée de l’ambiance conviviale qui a réuni 6 mamans autour de Marie-Laure Flajoulot et de Chahrazed M’Barek.
Parents, comment accompagner les émotions de l’enfant?
Voici ce que nous en avons retenu :
– Avant 5 ans un enfant ne peut pas maîtriser ses émotions, son cerveau n’est pas suffisamment mature pour cela. Ce n’est pas qu’il ne veut pas ou qu’il ne sait pas, il ne peut pas.
– Éviter les expressions du genre: « Tu piques ta comédie pour rien ! » et dire plutôt: « Je vois tu es en colère, mais c’est dangereux. Alors, monter les escaliers, c’est non, mais on pourra aller dehors ou tu pourras escalader dans le parc sans danger. »
Les émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises, il n’y a pas de jugement moral à avoir sur les émotions. Toute émotion a une raison d’être et a besoin d’être entendue et reconnue. Ce n’est pas parce qu’un enfant est petit que ses émotions auraient moins d’importance que celles d’un adulte.
– Dire non mais accompagner le non d’une autorisation, surtout pour les tout petits qui sont dans la découverte de l’environnement.
– Au parent de reconnaître le besoin de l’enfant quand il est en détresse, colère, peur, tristesse…
– Le « Non » imposé par le parent avec l’injonction de rejoindre sa chambre, coupe le lien avec l’enfant. Grâce à la colère l’enfant essaye de rétablir ce lien. Le message que le parent doit passer est : » Je suis là avec toi, j’accompagne ta colère, mais elle ne m’atteint pas, je t’aime toujours et je suis là avec toi. »La colère d’un enfant est souvent mal vécue par les parents. La colère est l’émotion qui survient face à la frustration. Grâce à la colère l’enfant essaye de se réparer face à la frustration ou à l’injustice qu’il a subie. La colère est donc nécessaire pour supporter la frustration. Le message que le parent doit passer c’est » je suis là avec toi, j’accompagne ta colère, mais elle ne m’atteint pas, je t’aime toujours et je suis là avec toi ».
– Souvent le parent essaye de masquer ses émotions (colère et tristesse) face à l’enfant de peur de le perturber, mais l’enfant les ressent quand même.
Il est préférable de communiquer sur ses émotions avec son enfant car cela aide les enfants à exprimer les leurs.
– Dans le cerveau, le centre de la peur (l’amygdale) est mature dès la naissance mais le centre qui régule la peur ne l’est pas, d’où l’importance d’accompagner la peur de l’enfant et de l’aider à l’identifier avec précision en essayant de lui faire des propositions pour la déterminer. Par exemple : « Est-ce le bruit, le noir, l’humidité, l’aspect qui t’effraie? »
Si l’enfant arrive à penser que la peur n’est pas admise, il va peut être enfouir sa peur et celle-ci risque de ressortir plus tard sous différentes formes : l’enfant peut devenir très téméraire et n’aura peur de rien, ce qui sera dangereux pour lui, il sera de nature angoissée et risque à l’âge adulte d’avoir recours aux anxiolytiques, il focalisera sa peur sur un objet qui peut être celui de la peur initiale (ex : la cave dans laquelle il a été enfermé petit) ou un tout autre objet : des souris, des araignées…
Témoignage d’une maman :
« C‘était super ! Les petits films vidéo projetés par Marie-Laure étaient très parlants et ont permis de lancer dès le début une dynamique et une richesse dans les échanges. »
Prochain café des parents :
Nous aborderons les douces violences du quotidien. Cela concerne les paroles, les gestes des adultes envers les enfants qui bien que sans intention de nuire à l’enfant peuvent avoir des conséquences sur son développement.
Merci à Marie-Laure !